Aux milliers de personnes qui se noient chaque jour en voulant traverser la mer pour échappe à l’enfer qu’ils vivaient sur leur terre. En arabe, ils se font appeler «Haaraga » ou «Piromnes » car ’ils « brûlent »leur vie !
Gronde la mer Gronde mon cœur Noirs sont les nuages Pour ce dernier voyage Gronde la mer Gonflée de colère Expression indicible Spectacle indescriptible Grondent la mer Et les vents en chœur Solitude absolue Prières perdues Grondent la mer Et ses vagues amères Mon cœur en arc t Tendu vers la barque Gronde la mer Gronde mon cœur Rêves de grande fortune Emportés par l’écume Gronde mon cœur Hideuse la mer Ogresse furieuse De ses hôtes dévoreuse Gronde la mer Chocs du tonnerre Les passagers suffoquent Les têtes s’entrechoquent Gronde la mer Mur infranchissable Arme redoutable Ennemie intraitable Gronde mon cœur très fort Contre la furie de la mort Le sort est bien scellé Pour ces passagers Gronde la mer sans arrêt Combats très inégalés Entre les cris et ses bruits Entre la mort et la vie Gronde la mer Effrayants éclairs Eclate alors la tempête Sur ces pauvres têtes Vents de la haine Pluies diluviennes Montagnes d’eau Tsunami en flots Gronde la mer Pleure mon cœur Idéal sans avenir La barque chavire Gronde la mer Du bois fracassé Semés à la volée Tous les passagers Sans bagage Duperie et mirage Tragique est leur sort Rendez vous avec la mort Dune d’eau mouvante Panique et épouvante Véritable ouragan Bruits effrayants Tangue mon cœur Impuissant et amer Vomissures et fiel De la mer et du ciel Oh mes amis Avez-vous vu Ces multiples mains Accrochés au néant Oh mes sœurs avez-vous vu Ces êtres humains perdus Et ces vagues hautes Qui les ballotent Oh mes frères Avez-vous vu leur regard Empli de nuit noire Hurlant le désespoir Avez-vous senti Leur désarroi infini L’immense détresse Qui les oppresse Leurs yeux hagards Reproches à notre égard Les vagues les malmenant L’ogresse les dévorant Avez-vous vu ces débris Du refus et du mépris Témoins du passage D’un dernier voyage Flottent les corps Plages de la mort Sauvés quelques restes Une sandale et une veste Friperies rejetées Sable du malheur étalé Traces d’une vie effacée Traces de crimes répétés Corps déchiquetés De misère embaumés Spectacle de l’horreur De la honte et du malheur Rêves brisés et vie brûlée Ces Harragas ne sont plus D’autres reprennent leur flambeau Et se plongent dans les mêmes eaux Mon cœur gronde Tristesse profonde Aveugle ce monde Vos cœurs il sonde
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AuthorDr. Aïcha Maherzi ArchivesCategories |