« L’AMOUR EST PLUS FORT QUE LA MORT »
LE CANTIQUE DES CANTIQUES I Ma petite Karima mon amie Désormais tu n’es plus là Et tu me manques énormément Repose en paix là où tu es Je te promets que ton souvenir Ne sera pas jeté dans le silence Ni dans l’oubli et l’absence Il sera gravé partout où je passerai II Je parlerai de toi en toute saison Aux plaines et aux monts A la pluie et au vent d’automne Aux feuilles jonchant le sol Je défierai le gel de l’hiver La pluie et le tonnerre Les crues des rivières Les vagues déchainées de la mer III De toi je parlerai souvent A ceux que mon chemin croisera Je dirai aux gens connus Comme aux anonymes Que tu étais de la beauté synonyme Et de la lumière la sœur Toi l’amie au grand cœur IV Je leur décrirai ta silhouette Elancée et si discrète Ton visage rayonnant Ta modestie et ton sourire blanc Ton humilité et tes gestes mesurés Tes paroles sincères et vraies Tes grands yeux ouverts sur le monde Qu’à chaque instant tu sondes V Je décrirai à qui veut m’écouter Ta culture et ta générosité Ton amour pour le vivant Ton désir d’aller vers l’avant Ton courage et ta détermination A vaincre le silence et la morosité En fêtant chaque jour la beauté Sur des toiles fertiles et animées VI Je leur dirai ton choix de l’art Pour combattre à ton niveau La laideur des jours damnés En faisant glisser ton pinceau Sur un bout de toile apprivoisée Inventant mille et un chemins Vers la présence et l’espoir Offrant simplement la beauté à voir VII Avec tes touches lumineuses Tes couleurs radieuses Tu ouvrais des portes mystérieuses D’un monde enchanté Où nous pouvions pénétrer Tu chassais l’obscurité Des cœurs désemparés Et tu pansais les âmes blessées VIII Lorsque les beaux jours viendront Que de retour de l’exil prolongé Les oiseaux se rassembleront pour colloquer Je leur dirai de te mettre à l’ordre du jour Je leur dirai d’inscrire dans leurs chants Ton propre chant Et dans chacun de leur envol Tes beaux rêves d’enfant IX Je chuchoterai ton nom à leurs petits Enveloppés dans leurs nids Je parlerai de toi Karima A la rosée du matin Aux premiers rayons Annonçant un temps clément Un temps bienveillant Qui viendra effacer le chagrin X J’évoquerai ton regard sur l’humanité Ses remous tes projets et tes souhaits Tes analyses de l’actualité liée au passé Et comment tu mettais en dérision Les hommes et leurs bêtises Les adorateurs de l’argent Et leur grande convoitise Nous en rions aux éclats XI Tu pensais en couleur Karima Tu rêvais en couleur Tu t’exprimais en couleur Tu aimais aussi en couleur Et tu laissais entrevoir tes paysages intérieurs De couleurs éclatantes et dorées Un arc en ciel aux mille et une nuances Si rassurant si fascinant et si présence XII Je parlerai de toi aux nuits d’été Aux nouveaux nés et au ciel étoilé Et quand l’aube pointera sa lumière Je demanderai à la terre entière A Paris et à ses quartiers que tu aimais De saluer ta belle flamme Et de prier pour le repos de ton âme XIII Que te dire encore Karima Enfant de mon sang Amie de mon temps Sinon que j’irai parfois à Paris Lui rappeler son devoir contre l’oubli Et je déposerai sur ta tombe Des feuilles et des bouts de bois Comme ceux que tu ramassais XIV Que tes peintures transfiguraient Leur donnant un bel éclat Karima sois en remerciée Ta mémoire ne sera pas emmurée Dans le silence des années Je prierai fort pour ta belle âme Que Dieu t’enveloppe de son Salam
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PoetessDr. Aïcha Maherzi ArchivesCategoriesImage Attribution: Tom Corser www.tomcorser.com, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons |