Yves Dutercq a été emporté le 28 mars par le covid-19. Il avait mis la dernière main quelques jours avant à la correction des épreuves du présent dossier d’Education Comparée, qu’il a coordonné avec Christian Maroy. Tous deux avaient déjà coordonné le volume 11 de la revue, en 2014, consacré aux politiques de reddition de compte en éducation, dans une perspective comparative franco-canadienne. L’équipe rédactionnelle de notre revue a souhaité rendre hommage à notre collègue et ami brutalement disparu en rassemblant, en ouverture de ce volume, des témoignages professionnels, scientifiques, collaboratifs, personnels.
La disparition brutale d’Yves Dutercq laisse un vide immense dans la communauté de recherche en sciences de l’éducation, et l’éducation comparée comme la sociologie de l’éducation perdent l’un de leurs plus ardents promoteurs dans l’espace francophone. Membre fondateur du Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN), qu’il a longtemps dirigé, chercheur internationalement reconnu dans le domaine de l’étude des politiques éducatives, Yves Dutercq était progressivement venu aux comparaisons internationales, au point que nos routes se sont croisées au moment où nous relancions la revue Education Comparée, créée par Michel Debeauvais. Depuis lors, c’est-à-dire pendant la quinzaine d’années qui ont suivi, Yves Dutercq aura été un fidèle compagnon de route de l’AFEC, soutenant, de près ou de loin, mais toujours avec la même bienveillance discrète qui donne force et énergie à nos engagements, le développement de la revue et les colloques que nous avons organisés, depuis celui d’Alexandrie jusqu’à celui de Corte voici un peu plus de deux ans. Il est naturel que nous ouvrions ce numéro d’Education Comparée dont il a été l’un des artisans, par un hommage à plusieurs voix. Dans le champ de l’éducation comparée et internationale, les travaux d’Yves Dutercq se signalent par une attention, toujours ouverte au dialogue entre les disciplines de recherche, aux transformations de l'action publique en éducation en France et à l’étranger, notamment dans les effets de ces transformations sur les professionnels de l’enseignement et de l'encadrement, et sur les rapports que les usagers de l’école entretiennent avec l’action publique. L’une des originalités de sa contribution à l’analyse comparée des politiques d’éducation et de leurs effets tient à la place des territoires et de leur émergence, et l’on sait l’importance et la complexité de la notion de territoire pour le champ de l’éducation comparée. Une autre contribution originale de l’oeuvre d’Yves Dutercq, inspirée des méthodes de la recherche qualitative qui ont marqué ses travaux depuis sa thèse remarquée sur la socialité ordinaire des enseignants de collège (Les professeurs, 1993), tient à l’articulation de l’étude des interactions entre les acteurs et usagers de l’école, et d’une analyse à différentes échelles des formes de pilotage et de régulation de l’action publique en éducation. Son engagement depuis deux décennies dans de nombreux réseaux de recherches francophones ont encore nourri cette intention originale de développer une sociologie pragmatique de l’action publique en éducation résolument menée au plus près des territoires. N’étant pas de ceux qui ont le mieux connu Yves Dutercq, je laisse le soin à celles et ceux-là de dire mieux que je ne le saurais, le collègue et l’ami que fut Yves Dutercq. Il est cependant des rencontres qui marquent immanquablement la mémoire, et de cela je peux témoigner. De nos rencontres, discontinues et souvent loin de nos bases nantaises ou bordelaises, dans le cadre de congrès, de comités ou de symposiums, je retiens d’Yves Dutercq un rare mélange d’attention aiguisée, d’intelligence vive, de chaleur et de générosité dans le travail. Au moment de rendre hommage à notre collègue en ouverture de ce volume d’Education Comparée placé pour la seconde fois sous sa co-rédaction en chef invitée, je veux au nom de nos comités scientifiques et de rédaction et des membres de l’AFEC, adresser nos condoléances à sa mère, à ses filles Chloé, Justine, Louise, à sa compagne Julia, et m’associer à la douleur de celles et ceux qui ont eu, comme moi, la chance de connaître et de travailler avec Yves Dutercq. Régis Malet Rédacteur en chef d’Education Comparée Institut Universitaire de France Université de Bordeaux Laboratoire Cultures, Education, Sociétés – LACES EA7437 ------------------- Jamais nous n’aurions pensé devoir écrire ces lignes sur notre collègue et ami Yves Dutercq. Sa soudaine et brutale disparition nous semble presqu’irréelle. Nous échangions quelques jours auparavant sur des projets de recherche lorsqu’il a été foudroyé par cet abominable virus. Insatiable travailleur, il était toujours prêt à relire un article, à associer ses collègues et ses doctorants à des programmes de recherche ou à corriger nos fautes grammaticales. Nous souhaitons ici lui rendre hommage en insistant sur un aspect méconnu de son travail : l’encadrement des travaux de recherche. À son arrivée au Centre de recherche en éducation de Nantes en 2003, Yves va rapidement fédérer une équipe de chercheurs autour des politiques éducatives et ouvrir de nombreux chantiers sur la régulation de l’action publique en éducation, sur les logiques des acteurs éducatifs ou encore sur la segmentation des marchés scolaires (Cf. l’article sur l’attractivité des classes préparatoires aux grandes écoles françaises dans ce dossier). Il a toujours cherché à faire profiter l’équipe de sa fine connaissance des systèmes éducatifs et de ses collaborations avec des chercheurs étrangers. Et c’est sans doute grâce à sa grande culture des mondes scolaires qu’il était capable d’encadrer des recherches aussi diverses. De ce point de vue, Yves était un véritable catalyseur de recherche collaborative, parce que sa démarche sociologique, profondément pragmatique et empirique, autorisait les rencontres entre différentes disciplines des sciences sociales. Nous avions la chance de participer au séminaire qu’il animait au CREN, pour le thème « Politiques et carrières en éducation et formation » : s’y croisaient les approches sociologiques, historiques et économiques, sans exclusive quant aux méthodologies mobilisées, qu’elles soient qualitatives, c’était sa spécialité et il y excellait, ou quantitatives, qu’il considérait également avec un grand intérêt. Yves était un passeur, il pouvait toujours proposer des apports pertinents quand il s’agissait de se pencher sur une dimension de l’action publique en éducation, avec une attention particulière pour la façon dont cette action publique était portée par les professionnels de terrain ou reçue par ces professionnels ou les élèves. Les sujets des thèses qu’il a dirigées en témoignent : formation des musiciens, lutte contre le décrochage scolaire, travail des conseillers pédagogiques, réception des réformes par les enseignants, identité des maîtres-formateurs, boursiers des classes préparatoires, entre autres. Mais son travail d’encadrement avait également une dimension internationale : il a apporté son expertise à des travaux sur la réforme du curriculum au Mozambique, la sous-scolarisation au Burkina-Faso, ou l’éducation à la citoyenneté en Corée du sud. Il a créé le master de sciences de l’éducation en double diplomation avec l’université de Tunis, y encadrant des étudiants et en leur inspirant des projets de thèse. Son dernier projet s’inscrivait dans cette ouverture internationale : il s’agissait de répondre à un projet européen sur la réduction des inégalités d’accès à l’éducation. Il avait substantiellement contribué à ce projet, intitulé Moving knowledge, porté par Françoise Lantheaume de l’université Lyon 2, et rassemblant des équipes de sept pays européens. Le souvenir qu’il laisse très intimement en nous, et son oeuvre scientifique sont là : non il n’a pas disparu, il nous accompagnera encore longtemps dans nos vies. Pierre-Yves Bernard, François Burban et Christophe Michaut Université de Nantes Centre de recherche en éducation de Nantes - CREN EA2661 ----------------- Ancien directeur du Centre de recherche en éducation de Nantes et professeur en Sciences de l’éducation à l’Université de Nantes, Yves Dutercq était sociologue de l’éducation, un spécialiste reconnu et apprécié des politiques éducatives. Depuis plusieurs années, ses travaux s’étaient ouverts à une dimension comparative et internationale et j’ai été amené à de nombreuses reprises à collaborer étroitement avec lui. Notamment lors de plusieurs rencontres internationales du Réseau francophone de recherche sur l’éducation (à Nantes, Louvain, Montréal, Paris), de colloques ou séminaires que nous avons organisés ensemble (sur l’instrumentation des politiques d’accountability, publiés dans le vol.11 de la revue Education comparée), ou encore dans des jurys de thèse de doctorat en sociologie ou en sciences de l’éducation. Sa grande affabilité, sa vive intelligence, son humour discret et parfois acéré comme son dynamisme en recherche, a rendu ce travail de collaboration aussi fructueux qu’agréable. Yves Dutercq nous a quitté ce 28 mars 2020, victime du COVID 19. Sa disparition brutale, alors qu’il était encore très actif dans son enseignement et sa recherche m’a profondément touché, mais elle va aussi laisser un grand vide dans la communauté des chercheurs en éducation, en particulier dans le domaine de l’éducation comparée et internationale. Plutôt que de retracer l’ensemble du riche parcours biographique et professionnel d’Yves Dutercq, je voudrais souligner quelques travaux marquants et l’originalité et l’apport de son travail de chercheur pour l’analyse des politiques éducatives, en France et à l’étranger. Dans le cadre du groupe d’études sociologiques (GES, INRP), il a d’abord réalisé un travail de recherche doctoral fondée sur une analyse ethnographique des réseaux de sociabilité des professeurs d’un collège (Les professeurs, 1993 ; sous la direction de Viviane Isambert-Jamati). Ce travail révèle déjà deux grandes qualités du travail d’Yves, sa plume vive et élégante mais aussi sa manière de faire la sociologie : un regard fin sur les facettes peu visibles de l’institution scolaire, outillé déjà avec les concepts et méthodes de la sociologie pragmatique naissante à l’époque en France, notamment au sein du GES sous la direction de Jean-Louis Derouet. Par la suite, il a mené de nombreux travaux sur les transformations contemporaines de l’école et étudié des composantes majeures des politiques éducatives françaises depuis les années 1980 : la décentralisation et la montée de l’autonomie des établissements (L’établissement scolaire, autonomie locale et service public, 1997 et Le collège en chantier (2004) avec Jean-Louis Derouet), la montée de l’évaluation et les transformations de l’administration scolaire au sein des « territoires » décentralisés de la République (Politiques éducatives et évaluation, 2000), Comment peut-on administrer l’école ? 2001). Sous l’influence de l’européanisation et de la « mondialisation » des politiques éducatives, les publications d’Y Dutercq, se sont plus en plus ouvertes à des comparaisons internationales centrées sur les régulations des politiques (2005), la privatisation et marchandisation de l’éducation (2011 ; ce dossier Education comparée). Les politiques d’accountability furent aussi abordées sous l’angle de l’instrumentation (2014, paru dans Education comparée vol 11), ou dans Professionnalisme enseignant et politiques de responsabilisation (2017) qui résulta d’un symposium REF organisé ensemble à Montréal. Au fil de ses ouvrages, Yves Dutercq a confirmé la fécondité de ce qu’il appelait une sociologie « rapprochée » de l’action publique, attentive à la complexité des situations, à leurs incertitudes et contraintes, aux « ressources » mobilisées par les acteurs pour y faire face. Ce sont aussi la gestation de leurs réseaux, les accords ou compromis qui les stabilisent qui ont été au centre de son analyse. Ainsi, par-delà la large couverture des facettes de la politique éducative, c’est aussi la posture de recherche d’Yves Dutercq qui fait la richesse de son travail. Il pratique une approche « par le bas » des politiques éducatives, en se centrant sur leurs acteurs en cherchant à éclairer leur déroulé effectif, ses incertitudes, ses tensions, ses contradictions comme ses inventions locales. Il se situe ainsi dans la filiation de la sociologie pragmatique déjà évoquée mais aussi dans une sociologie de l’action publique, d’origine française, notamment lorsqu’il aborde les questions d’instrumentation de l’action publique, ou celles de sa régulation multiple. Par ailleurs, une autre originalité et saillance de son travail se situe sur le plan de son positionnement normatif à l’égard de son objet. Le travail d’Yves Dutercq propose d’abord et avant tout une compréhension de ce qui se joue dans les situations locales. Il aide les acteurs à se comprendre eux-mêmes mais aussi à comprendre leurs partenaires dans l’interaction. Il donne à saisir toute la complexité et la difficulté de la coordination de l’action dans un contexte complexe et incertain. Cette compréhension fine n’est pourtant pas neutre, car d’une part, ce miroir tendu aux acteurs est repris dans un travail de formation ou d’accompagnement de certains professionnels du secteur (qu’il assurait dans le cadre d’un master en management scolaire), et d’autre part, elle s’accompagne, dans ses conclusions, de mise en avant (voire de mise en garde) de ce qu’il lui semble les enjeux clés des situations analysées. Cette posture rare me semble précieuse et un apport important d’Yves Dutercq. Dans le domaine de l’administration et de la politique scolaire en effet, la recherche internationale – notamment anglo-saxonne, mais pas seulement- tend de plus en plus à se polariser entre une posture critique -dénonçant à juste titre les orientations normatives ou les effets des politiques néo-libérales- et une recherche experte, cherchant surtout à forger des outils pour aider les acteurs à « résoudre les problèmes ». La recherche compréhensive et rapprochée pratiquée par Yves Dutercq est une voie originale qui me semble féconde pour alimenter la réflexivité et l’agentivité des acteurs et ainsi éviter les travers symétriques d’une dénonciation trop discursive ou de l’expertise instrumentale. Yves Dutercq a partagé cette pratique de la recherche sur les politiques éducatives non seulement dans ses publications ou son enseignement auprès des professionnels de l’éducation, mais il l’a aussi mis au service des étudiants qu’il a été amené à croiser, notamment dans le cadre de nos collaborations. Il a compté pour de nombreux doctorants et jeunes chercheurs, qu’il a aidés, encouragés, conseillés dans leur parcours intellectuel ou professionnel. Un ami proche et fidèle, s’en va. Mais aussi un chercheur et un homme de très grande qualité. Sa disparition brutale est une très grande perte pour toutes et tous. Christian Maroy Professeur émérite à l’Université de Louvain. Professeur associé à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en politiques éducatives de 2010 à 2018. ----------------- A ta mémoire, Yves Nous avons fait un long chemin ensemble, mais ce chemin qui mariait notre amour et notre vie professionnelle s’est arrêté abruptement, laissant nos plans, nos projets et tous nos rêves inachevés. Nous nous sommes connus à l’époque où Yves travaillait sur les politiques éducatives à l’INRP à Paris et que je finissais ma thèse doctorale comparant les réformes éducatives en France et en Israël. C’est grâce à lui que j’ai été introduite dans le monde de la recherche en France ; c’est lui qui m’a encouragée à publier en français, à faire partie de l’AFEC et de l’AISLF. Yves m’a ouvert son monde scientifique de la même manière qu’il m’avait ouvert son coeur. J’ai fait mes premiers pas dans le monde des sciences sociales francophones, monde dans lequel il était déjà bien engagé et où il a continué à s’investir fortement tout au long des années. Yves publiait régulièrement des livres et des articles sur les scènes francophones et par la suite, il a entrepris aussi de publier en anglais, de même que d’échanger avec des collègues et amis israéliens liés au monde scientifique anglo-saxon. Cette capacité d’intégrer des univers différents caractérisait sa personnalité et s’exprimait dans tous les domaines de sa vie. Sa curiosité naturelle et son ouverture à des mondes nouveaux l’a poussé vers moi, nous a encouragés à nous connaître, nous qui venions de mondes si différents, et nous a permis de vivre une expérience unique qui s’est avérée trop courte. Nous avons parcouru main dans la main une route où se mêlaient des sentiments profonds, de l’amour pour nos familles et pour nos ami.es habitant en France, en Israël et ailleurs. Mais aussi des idées et des pensées provenant de nos cultures différentes, que nous échangions et qui s’amalgamaient dans nos esprits, des discussions sur l’actualité politique mondiale alimentées par nos réalités si disparates, et des échanges sur nos recherches, accompagnés de discussions théoriques et méthodologiques ancrées dans nos formations académiques respectives. Nous avons continué à évoluer ensemble mais en parallèle, lui a l’Université de Nantes, moi à l’Université hébraïque de Jérusalem. Les colloques et congrès auxquelles nous assistions aux quatre coins du monde étaient des occasions de retrouvailles ainsi que des moments privilégiés pour créer des interactions entre nos univers académiques et retrouver nos ami.es/collègues commun.e.s. Sa vie était un va et vient continu entre Paris, Nantes, Monteil (Ardèche), Tel-Aviv et Jérusalem ainsi que Londres, semée de séjours professionnels au Québec, au Chili et en Tunisie parmi beaucoup d’autres. Mais aussi de séjours qu’il a effectués pour m’accompagner pendant mes périodes sabbatiques dans plusieurs pays, dont l’Argentine, l’Équateur et les États-Unis, etc. C'étaient des occasions de partager son savoir avec autrui et de tisser des liens intellectuels avec des chercheur.e.s de traditions différentes ; ils devenaient ainsi des « festins » pour savourer d’autres cultures avec leurs musiques, leur cuisines et leurs paysages qui enrichissaient son esprit et apaisaient sa soif de connaître le monde. Ses objets de recherche, qui concernaient au début de sa carrière surtout les politiques éducatives, se sont transformés au fil du temps avec son intérêt croissant pour la transition vers l’enseignement supérieur et le décrochage scolaire. Bien que nos terrains de recherches ne fussent pas les mêmes, nous avons trouvé plusieurs occasions de travailler ensemble en organisant, avec grand plaisir et enthousiasme, des sessions ou des présentations conjointes dans des colloques. En travaillant coude à coude pour planifier des sessions ou préparer une communication sur powerpoint j’étais toujours frappée par sa clarté de pensée, sa capacité de synthèse et son esprit pratique qui lui permettait de faire face à un planning de travail en permanence surchargé. Pour Yves, le monde professionnel et le monde familial ne constituaient pas des compartiments étanches. Il partageait avec ses collègues et ami.es les joies et les soucis de ses proches ; ils et elles ont vu, par ce qu’il en disait, grandir ses trois filles et vieillir sa mère et partagé ses craintes à son sujet. Il avait une discipline de travail très ferme et il n’hésitait pas à assumer des responsabilités très exigeantes, sans cesser d’être toujours attentif aux autres et de s’intéresser à ses collègues et à leurs familles. Yves était un de ces rares chercheurs qui ne courait pas derrière la gloire et les honneurs. Bien qu'investi sérieusement dans plusieurs recherches simultanément, en partenariat avec des chercheurs de son département et avec d’autres universités en France ou à l’étranger, il a assumé la direction du CREN en cherchant à améliorer les conditions de travail de ses collègues, et s'est fortement investi dans la formation des etudiant.e.s et de ses doctorant.e.s. afin de les aider à progresser et à atteindre leurs objectifs. Malgré la proximité de nos thématiques de recherche, ce n’est que dernièrement que nous avons réussi à développer un projet commun autour de la comparaison des politiques managériales en France et en Israël. Nous avons fait pour la première fois une communication conjointe à ce sujet à l’ECER 2019 en septembre de cette année-là et nous envisagions d’écrire prochainement un article tous les deux. Sa disparition prématurée rend ce projet caduc ainsi que beaucoup d’autres qu’il avait en cours. Notre projet d’habiter tout au long de l’année ensemble après nos retraites à Paris, Tel Aviv et Monteil, les divers voyages envisagés en Amérique Latine et dans le sud-est asiatique, ainsi que le voyage promis il y a des années pour me faire connaître Venise, disparaissent aussi. Les années passées ensemble m’ont remplie de son amour, de sa sagesse, de sa gentillesse et de sa générosité et j’aimerais croire que cette nourriture précieuse me donnera de la force pour continuer mon chemin dans la vie, en solitaire mais toujours accompagnée par nos souvenirs multicolores et l'image de son sourire tendre et gai. Julia Resnik Sociologue de l’éducation Seymour Fox School of Education Université hébraïque de Jerusalem
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AuthorDr. Régis Malet Dr. Julia Resnik
Past President Israel Comparative Education Society Sociologue de l’éducation Seymour Fox School of Education Université hébraïque de Jerusalem ArchivesCategories |